Une semaine de polémique et quatre année d'un lobbying méticuleux et
déterminé des assurances en général, d'AXA en particulier, sont à passer par pertes et profits. Qui désormais pourra croire que les assurances privées peuvent faire mieux, et pour moins cher, que le service public en matière de couverture des risques sociaux? Car avec l'affaire des handicapés, c'est tout le débat sur la sécurité sociale qui se trouve éclairé d'un jour cru.
Dossier en sommeil. En 1996, les assureurs avaient cru atteindre leur but: les ordonnances Juppé de réforme de la sécurité sociale avaient permis, «à titre expérimental», de confier la gestion du risque maladie à des assureurs. Une brèche s'ouvrait enfin, laissant entrevoir l'accès aux 650 milliards de francs de dépenses annuelles des Français. La voie fut vite barrée par l'arrivée de la gauche au pouvoir. Ce qui n'empêcha pas Claude Bébéar de déposer en 1997 auprès de Martine Aubry un dossier complet d'assurance maladie «Axa». Celle-ci s'engageait à ne pas pratiquer de discrimination et, sur la base d'une enveloppe fixée par la sécurité sociale, de faire au moins aussi bien que le service public. Le dossier dort toujours au ministère de la Solidarité. Loin de renoncer, les assureurs ont continué à creuser le sillon plus discrètement. En juillet 1996, Axa, encore elle, a passé un accord avec deux syndicats de médecins libéraux pour la mise en place d'un système de «tiers payant», indépendant de la Sécu. Les AGF, son concurrent, ont mis en