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Libération

Des fiches d'information qui installent la méfiance. Ces documents, quand ils existent, sont peu à peu détournés de leur objectif.

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publié le 22 février 2000 à 22h40

Cela tombe à pic. Alors que le Conseil d'Etat oblige désormais les

médecins hospitaliers à informer leurs patients, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes) vient de terminer un travail sur cette question. Ce rapport, que Libération a pu se procurer, dresse un état des lieux des pratiques. En particulier, il analyse de façon inédite les fiches d'information qui sont distribuées dans un grand nombre de services hospitaliers «pour informer et prévenir» les patients.

Décrire l'acte médical. La question, aujourd'hui, se décline de façon multiple. Que doit dire le médecin? Comment doit-il le dire? Pour aller jusqu'où? Plus généralement, où mettre le curseur entre le silence supposé des médecins et, côté malades, le refus imaginé d'entendre? Entre l'accélération de techniques médicales dont les risques ne sont pas toujours maîtrisés et la déstabilisation profonde de la relation malade-médecin? Depuis 1997, à la demande officielle du conseil de l'ordre des médecins, les sociétés savantes (c'est-à-dire les différentes disciplines médicales) ont été amenées à rédiger des «documents d'information à destination des patients»; documents visant à décrire non seulement le déroulé de l'acte médical en lui-même, mais aussi à pointer ses avantages et ses inconvénients. Bref, à informer. Dans son rapport, l'Anaes a interrogé ces sociétés. Elle a obtenu 60 réponses qui dessinent en creux un panorama des pratiques actuelles. D'abord, un constat. L'information est lent