Le gouvernement a changé d'avis. Après avoir indiqué au début du
mois qu'il souhaitait «maintenir constant» le nombre d'emplois d'enseignants à la rentrée 2000, Claude Allègre a fait savoir hier que «le Premier ministre a débloqué 350 postes qui seront répartis dans les académies en fonction de critères objectifs assurant l'égalité des chances». Plus de la moitié de ces postes seront réservés à l'académie de Montpellier, c'est-à-dire là où la contestation a été la plus massive. Après un mois d'agitation autour de la carte scolaire, et en dépit de la diminution du nombre d'élèves à la rentrée prochaine (moins 20 000), Lionel Jospin a donc arbitré lundi en faveur de Claude Allègre, ou, selon d'autres sources, de Ségolène Royal (lire ci-contre).
Cette décision devrait permettre d'effectuer la rentrée «sans qu'aucune académie ne soit ponctionnée», croyait savoir hier matin le cabinet de Ségolène Royal, précisant que ces créations de postes iront prioritairement aux rattrapages engagés en Seine-Saint-Denis, en Guyane et en Réunion. Mais, en fait, Claude Allègre a bel et bien confirmé les «ponctions» sur les académies qui perdent des élèves: Lille perd 160 postes, Nancy-Metz 119, et Amiens 82. Outre Montpellier (+ 262 postes), les principales académies bénéficiaires sont Nice (+80), Toulouse (+61), Versailles (+40). On remarque que les dix suppressions de postes envisagées en Corse au début du mois ont été annulées. De toute évidence les mobilisations ont payé. Même si le ministère