Ils sont arrivés par la grande porte, place Vendôme, lundi soir. Ils
étaient six: la philosophe Geneviève Clansy, Jacques Gaillot l'évêque, l'écrivain Philippe Tancelin, les communistes Henri Malberg et Catherine Vieu-Charier. Et Alain Pojolat, l'un des instigateurs de l'«Appel pour la libération de Georges Cipriani». En face: trois membres du cabinet d'Elisabeth Guigou. Et, au centre de leur discussion: le cas de l'ancien d'Action directe, arrêté en 1987, quatre fois condamné à perpétuité, notamment pour les assassinats du général René Audran et de Georges Besse, et dont l'état de santé ne cesse de s'aggraver. Entre schizophrénie et enfermement mental. Résultat de l'entretien? Selon la délégation, la chancellerie leur a annoncé sa «volonté d'explorer toutes les possibilités compatibles avec les impératifs administratifs, et dans le respect des devoirs de l'humanité» afin de régler la situation de Georges Cipriani. Parmi les recours possibles, aurait ainsi été envisagé le plus radical: la grâce médicale. Mais, vu le passé du prisonnier, elle semble intenable: Jacques Chirac ne serait sans doute pas bien pressé à la signer. Reste alors le placement dans un hôpital civil spécialisé ou la réduction de peine. Chose possible puisque toute peine incompressible peut être réduite par un juge d'application des peines, lorsque les deux tiers de la détention ont été effectués. Ce qui est le cas de Cipriani dont la perpétuité était assortie d'une peine de sûreté de vingt ans.
Au sein du m