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Libération

La justice absout les pécheurs du CDS. L'affaire de la caisse noire du parti s'achève sur des peines amnistiées.

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publié le 24 février 2000 à 22h31

Les Pieds nickelés de la caisse noire s'en sortent bien. A l'issue

d'un procès en trompe l'oeil, les anciens dirigeants du CDS, messieurs Méhaignerie, Barrot, Bosson et Froment-Meurice ont été condamnés hier à des peines comprises entre quatre et huit mois de prison avec sursis. Compte tenu de l'amnistie présidentielle du 3 août 1995, qui avait effacé toutes les peines inférieures à neuf mois de prison avec sursis, ces responsables démocrates-chrétiens se retrouvent illico et de facto blancs comme neige.

«Vieille affaire». Personne ne fera l'insulte aux magistrats de la 11e chambre correctionnelle de croire qu'ils n'ont pas dosé leur sentence. Hier, le parquet de Paris hésitait encore à faire appel contre ce jugement aux petits oignons, au motif qu'il s'agit d'une «vieille affaire».

Durant l'audience, la représentante du parquet, Anne-José Fulgéras, si prompte à dénoncer sa mutation qui l'aurait empêchée d'enquêter sur la Mnef, avait annoncé la couleur en ne réclamant aucune peine contre les dirigeants centristes. Si les prévenus ne font pas appel ­ et on voit mal pourquoi ils le feraient ­ dans un délai de dix jours, il deviendra interdit d'évoquer l'histoire de la caisse noire du CDS. Enterrement de première classe.

Nos amis centristes avaient certes un compte en Suisse, alimenté par une société d'études bidons. Maladroitement, ils avaient effectué un ultime retrait en liquide, le 2 avril 1992, à trois jours de la prescription du délit. Pierre Méhaignerie, garde des Sceaux s