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Libération
Interview

«La prison est une caricature de la France». Pour le député PS Serge Blisko et l'avocat Pascal Cherki, il faut d'abord combattre les inégalités sociales.

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publié le 24 février 2000 à 22h31

La commission d'enquête parlementaire sur les prisons entame ce

matin à 9 heures ses auditions, premier acte d'un diagnostic général des prisons et des conditions de vie des détenus. Les députés écouteront Martine Viallet, directrice de l'Administration pénitentiaire (AP) au ministère de la Justice, puis Patrick Marest, porte-parole de l'Observatoire international des prisons (OIP). Ces auditions constituent le début d'une période de réflexion sur le milieu carcéral, après la polémique soulevée en janvier par le livre du Dr Véronique Vasseur, médecin-chef de la maison d'arrêt de la Santé, qui dénonçait l'état désastreux de cette prison parisienne. La commission d'enquête, que préside Laurent Fabius, président de l'Assemblée nationale, a été créée dans l'urgence le 3 février. Elle avait fait l'unanimité à droite comme à gauche. Laurent Fabius a par ailleurs annoncé sa volonté de voir la commission visiter les 187 établissements pénitentiaires français d'ici à la mi-juillet.

Serge Blisko, médecin, est député PS du XIIIe arrondissement de Paris. Pascal Cherki est avocat et conseiller municipal PS de Paris. Ils ont visité la prison de la Santé après l'émoi suscité par le livre de Véronique Vasseur, Médecin-chef à la Santé.

Les parlementaires peuvent visiter les prisons de leur circonscription. Pourquoi avoir tant tardé à vous y rendre?

Serge Blisko. Nous visitons des hôpitaux, des écoles, mais j'avais l'impression que la prison était hors champ, qu'elle ne faisait pas partie des