Une réunion secrète entre nationalistes corses et responsables socialistes, sorte de «préalable» à des négociations, risque fort d'embarrasser Lionel Jospin. Ce sont des francs-maçons qui ont organisé le 22 janvier ce rendez-vous dans les locaux du Grand Orient (GO) de France au 16 de la rue Cadet à Paris (IXe). Le Grand Maître, Simon Giovannaï, présent en personne, a annoncé la couleur hier sur Canal +: «Ces nationalistes avaient un message fort à faire passer à Lionel Jospin. On a donc mis en présence ces nationalistes et des membres du PS pour faire passer le message.»
Le Premier ministre a encore martelé le 8 février à l'Assemblée nationale que «ni hier, ni aujourd'hui, ni demain, il n'y aura de conciliabule secret» avec les clandestins. Pourtant, deux semaines plus tôt, un «conciliabule» à sept têtes (au moins) s'est tenu rue Cadet, même si les protagonistes s'en défendent: quatre sous-chefs militaires des deux branches du FLNC ont commencé à parlementer avec Serge Jakobowicz, délégué national du PS chargé des relations avec les associations mais aussi conseiller de l'ordre du GO. Ces membres de l'ex-FLNC Canal historique et du Canal du 5 mai qui, eux, n'ont pas accès aux discussions avec Matignon, ont d'abord approché Raymond Ceccaldi, président du Conseil économique social corse et membre du conseil de l'ordre du GO qui a organisé la rencontre: «Ces nationalistes sont venus simplement confirmer la démarche de Jean-GuyTalamoni [chef de file de Corsica Nazione, ndlr] et