C'était un peu couru d'avance. En désignant l'ancien sénateur
radical de gauche, Henri Caillavet comme membre du Comité national d'éthique, il fallait s'attendre à quelques dérapages ou approximations. L'homme aime parler, surtout s'il est question d'euthanasie, puisqu'il est l'un des présidents de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Vendredi, au micro de RMC, Henri Caillavet a donc lâché une petite bombe: le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé aurait, selon lui, rendu un avis favorable à «l'euthanasie d'exception». En d'autres termes, le Comité d'éthique ouvrirait la porte à la possibilité légale de l'euthanasie.
Ces propos ont aussitôt été contestés par le président dudit comité, le Pr Didier Sicard. «Le rapport sur ce sujet et l'avis du comité seront rendus publics le 6 mars. Toute intervention de toute personne, quelle qu'elle soit, d'ici à cette date n'engage qu'elle-même.» Didier Sicard ajoutant, acerbe: «Qui plus est, M. Caillavet n'était pas là lors de la dernière réunion.»
De fait, selon nos informations, le Comité d'éthique prendra clairement position contre «la dépénalisation» de l'euthanasie. Mais, dans quelques cas exceptionnels, il évoque «la compassion solidaire». Ainsi, dans ces situations très rares, il suggère qu'au cas où la justice s'en saisirait, le magistrat puisse faire preuve de «tolérance». Avant d'aborder ces cas très particuliers, c'est surtout un très long rapport qui va être pré