Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi Serge
Humpich, «pirate» des cartes bancaires, à dix mois de prison avec sursis et à verser un franc symbolique au plaignant GIE-CB (Groupement d'intérêt économique cartes bancaires). Un jugement mi-chèvre, mi-chou, plus clément que les réquisitions du ministère public (deux ans avec sursis et 50 000 francs d'amende), mais plus sévère que ne l'espérait la défense, qui avait plaidé farouchement la relaxe, le 21 janvier devant la treizième chambre. «Je ne comprends rien à la justice" C'est un jugement d'incitation à la fraude», a déclaré l'ingénieur à la sortie de l'audience.
Un sésame. Car il n'a jamais eu l'intention de frauder. En 1997, cet ingénieur informaticien invente, après quatre ans de recherches dans la soupente de sa ferme de Seine-et-Marne, la formule dont rêvent les hackers (pirates informatiques) du monde entier. Comment violer le système de sécurité des cartes bancaires: bricoler d'abord une fausse carte, lui attribuer un code illisible et voir afficher «code bon» dans tous les cas. Un sésame pour un crédit illimité dans les distributeurs de billets et les terminaux d'accès des 600 000 commerçants français adhérents du GIE-CB.
En juillet 1998, il dépose son «invention» à l'INPI (Institut national de la propriété industrielle) sous le label «comment fabriquer une fausse Carte bleue» et contacte le GIE par l'intermédiaire d'un avocat d'affaires et d'un conseil en propriété industrielle. Il compte monnayer sa trou