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Libération

Les derniers empêcheurs d'expulser en rond. Depuis deux ans, un groupe de militants lutte chaque samedi à Roissy pour les sans-papiers.

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publié le 28 février 2000 à 22h34

Le point de rendez-vous n'est pas très difficile à trouver, il est

d'ailleurs aimablement signalé par un cordon de CRS. En face, une poignée de jeunes et de moins jeunes sirote un café au bar de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Comme tous les samedis, le Collectif anti-expulsion surveille les vols à destination de Bamako ou d'Abidjan. Son objectif: tenter de convaincre le personnel de bord et les passagers de protester contre les expulsions de sans-papiers. Le boulot est un peu ingrat. Les résultats sont minces et l'opération se termine le plus souvent par un séjour de quatre heures au commissariat. Mais ils sont là tous les samedis et souvent un autre jour dans la semaine. Depuis deux ans.

Ce week-end, ils étaient dix-sept, à 9 heures, Roissy, terminal 2A. Voyageurs sans bagages et un peu repérables, à peu près autant d'hommes que de femmes, de 25 à 60 ans. Pas de nom entre camarades: les identités, il n'y a que la police qui les réclame. Tous viennent du Collectif des sans-papiers et égrènent les occupations d'églises où ils se sont croisés depuis quatre ans. Un tiers de libertaires, un tiers d'autonomes, un tiers de gens simplement solidaires qui ne se résignent pas à ce que «l'essentiel des organisations qui soutenaient les sans-papiers lorsque la droite était au pouvoir se désinvestissent de la lutte».

Passagers solidaires. Un petit groupe va faire un brin de causette avec les passagers qui font la queue. «Ça a bien marché ce matin, explique une dame du collectif. Le