Dimanche 13 février, au musée national des Arts d'Afrique et
d'Océanie à Paris. Une foule nombreuse se presse aux guichets pour voir la magnifique exposition «La mort n'en saura rien», consacrée à l'art funéraire. Stéphane Blanquet dessinateur et collaborateur occasionnel de Libération avait prévu d'y passer son après-midi avec sa compagne et deux amis. Stéphane est paraplégique, et la trentaine de marches qui mènent à l'entrée sont pour lui un barrage infranchissable. Il sera refoulé au bout d'une heure d'attente et d'un long dialogue de sourds avec le personnel. Des faits que confirme la direction.
Le bâtiment est doté d'un monte-charge voué au transport des oeuvres. C'est par ce seul moyen que les handicapés en fauteuil roulant peuvent pénétrer dans les salles qui s'étalent sur plusieurs niveaux. «J'étais déjà passé par là l'an dernier. Il n'y a pas eu de problème. Mais dimanche, je me suis heurté à un mur», témoigne Stéphane Blanquet.
«Plus tard». Le refus d'accès s'est fait par étapes. «On est arrivé vers 15 h 30. Ma compagne et mes amis se sont rendus à l'accueil pour prévenir de mon handicap. On leur a répondu qu'il y avait trop de monde, qu'ils ne pouvaient pas s'occuper de moi et qu'il fallait revenir plus tard.» Le groupe patiente une heure dans un café. De retour, ils sonnent à l'interphone d'un portail qui mène au monte-charge, à droite des marches. «Quelqu'un a répondu que cet accès n'était pas opérant pour les handicapés.» Le groupe insiste, argumente. Stép