Renault devra sans doute attendre l'issue des élections municipales
de 2001 pour être fixé sur le devenir de ses terrains de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). L'aménagement de ces 52 hectares de friches industrielles, dont l'île Seguin, est dans l'impasse la plus totale. Jeudi soir, le conseil municipal de Boulogne a en effet rejeté l'adoption d'un nouveau plan d'occupation des sols (POS), un document d'urbanisme incontournable pour transformer ces espaces industriels en un nouveau morceau de ville.
Moratoire. Car la municipalité est en pleine crise. Pour s'en sortir, Jean-Pierre Fourcade, le maire UDF, proposait aux élus de sa majorité d'adopter le POS modificatif pour la ville déjà construite, puis de leur soumettre à une date ultérieure l'adoption d'un POS portant sur les terrains Renault. Mais, une nouvelle fois, il s'est heurté à une fronde menée par son premier adjoint, le député UDF Pierre-Christophe Baguet, qui ne fait pas mystère de ses ambitions municipales. Bénéficiant de l'appui de plus d'une vingtaine d'élus de droite (sur 48), il a réduit en pièces la délibération proposée. «Je me demande pourquoi vous vous entêtez à soumettre au vote le POS», a-t-il lancé au maire. Puis il a rappelé qu'en décembre il avait demandé un moratoire sur le dossier Renault, car les études ne sont «pas suffisamment avancées» et que le constructeur automobile n'a pas pris d'engagements sur sa participation au financement des équipements publics (voirie, ponts pour relier l'île Segui