«Notre position sur l'euthanasie n'est pas celle de la facilité.» En
rendant public vendredi leur rapport sur «Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie», les membres du Comité national d'éthique avaient une tâche délicate: s'expliquer. Certes, ils ont pris clairement position pour laisser ouverte, dans certaines situations, la possibilité d'«une euthanasie d'exception» (Libération de vendredi). Mais comment justifier ce choix? Sur quels principes se fonder? Et, au final, est-ce une brèche ou au contraire la fin d'une hypocrisie? Réponses par les membres du comité.
L'euthanasie d'exception, une position bancale?
Didier Sicard, président du comité: «Il fallait sortir de la problématique du pour ou contre l'euthanasie, et en même temps ne pas faire l'aveugle. Je le dis avec force, ce n'est pas un texte en faveur de l'euthanasie, dans la mesure où l'on vise surtout à empêcher les pratiques d'euthanasie clandestines.» Jean-François Collange, professeur de théologie protestante. «Comment faire face à la fin de vie? Bien sûr, en privilégiant les différentes réponses; c'est-à-dire les soins palliatifs, puis l'accompagnement des mourants et, le cas échéant, le refus de l'acharnement thérapeutique, qui peut se traduire par l'arrêt des soins. On aurait pu s'arrêter là. Et répéter que si tout cela était bien entrepris, la question de l'euthanasie disparaîtrait. Il nous a semblé que cela n'aurait pas été éthique de considérer le problème ainsi réglé. Nous avons voulu faire front et avons estim