Les uns sont «surpris». Les autres, «inquiets». Voire «scandalisés».
Dans leur ligne de mire, le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, et, plus précisément, la Direction de la prévention des pollutions et des risques.
Dans un courrier du 27 décembre 1999, cette dernière a été sollicitée par la direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) d'Ile-de-France à propos d'éventuelles exportations vers l'Allemagne de réfioms. Les réfioms sont des résidus d'épuration des fumées issues de l'incinération des ordures ménagères. Autrement dit, des déchets de déchets, très toxiques et gardés jusqu'ici en France dans des centres de stockage de classe 1, celle des déchets ultimes.
Il existe une dizaine de sites de ce type en France. La Drire d'IDF n'était pas hier en mesure de certifier que des camions avaient déjà quitté la région. Elle confirmait néanmoins qu'un centre d'incinération de Seine-et-Marne l'avait sollicitée à l'automne dernier.
Contentieux. Dans sa réponse à la Drire d'Ile-de-France, le ministère de l'Environnement explique que «sur le plan juridique», il n'existe aucune raison «de justifier le refus d'un tel transfert» de réfioms vers l'Allemagne pour y remblayer des mines de potasse et de sel. «Les autorités allemandes ont décidé de qualifier de valorisation l'opération de remblaiement des mines ["] sur la base d'études ayant démontré l'absence de problèmes d'environnement», estiment les services de Dominique Voynet