Menu
Libération

Prisons: «il faut que ça change». C'est désormais la conviction de la commission d'enquête parlementaire.

Article réservé aux abonnés
publié le 4 mars 2000 à 23h04

«Il faut réduire drastiquement la détention. Et sûrement pas

construire de nouvelles prisons. Cela a déjà été expérimenté en France avec le programme des 13 000 places qui a dévoré les budgets et a tout bloqué pendant dix ans. Se lancer dans des opérations immobilières, c'est l'assurance de la paralysie.»

C'est ainsi que la présidente de l'Observatoire international des prisons, Catherine Erhel, a commencé son intervention mercredi devant les députés. Ils poursuivent leurs auditions de la commission d'enquête parlementaire sur la situation carcérale. Et de Laurent Fabius, qui la préside, à Nicole Cathala (RPR), les parlementaires du groupe de travail sont tous d'accord. Il faut que ça change.

A Francis Teitgen, le bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris, Jacques Floch (PS) demande: «A quoi sert la prison pour six mois?» «A rassurer la société, a répondu l'avocat; en fait, dans la culture française, le réflexe des magistrats est d'emprisonner.» Louis Mermaz a continué. «Pourquoi y a-t-il tant de monde en prison? Des magistrats disent: "Donnez-nous des lois plus humaines, et nous rendrons des jugements plus humains.» Francis Teitgen a été amené à reconnaître «certaines carences des avocats» et a annoncé la création d'une permanence juridique à la prison de la Santé. Frédérique Bredin s'est demandé: «Comment faire pour que les juges appréhendent mieux la réalité carcérale, ne faut-il pas rendre obligatoires des stages en prison?» Nicole Cathala a demandé des conseils à l'OIP.