Plutôt que de laisser leur dossier enfler et devenir ingérable, les
juges Armand Riberolles et Françoise Néher ont adopté, dans l'affaire de la Mnef, une stratégie de découpage. Ils ont terminé et disjoint l'instruction concernant Dominique Strauss-Kahn, comme l'a signalé le Monde, ainsi que le volet immobilier de la rue Tiphaine qui met en cause François Bernardini, l'ancien président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône.
Lev Forster et Jean Veil, les avocats de DSK, ont vingt jours pour demander des actes d'instruction complémentaires, avant que le dossier soit transmis au parquet, et tenter d'arracher un non-lieu. Mais, si le renvoi devant le tribunal correctionnel est décidé, cela laisse présager un procès qui mêlera deux facettes fort différentes de l'affaire de la Mnef.
Manne. Mis en examen pour faux et usage, DSK a expliqué aux juges qu'il était intervenu dans le dossier par l'intermédiaire de Jean-Marie Le Guen, le député PS du XIIIe arrondissement. Il s'agit alors de décoincer les négociations entre la Compagnie générale des eaux (Vivendi) afin que celle-ci vienne épauler le holding de la mutuelle, Raspail Participations et Développement (RPD), qui regroupe les secteurs de l'immobilier et des cafétérias. Pour Olivier Spithakis, à l'époque directeur général de la Mnef, l'arrivée de cette manne financière est urgente. DSK va lui donner un coup de main. En février 1997, la CGE accepte finalement de mettre plus d'une vingtaine de millions de francs dans ce ho