Rituel matinal des facteurs de Mantes-la-Jolie (Yvelines): sur la
dalle du Val-Fourré, la tournée commence par les boutiques du centre commercial où, chaque matin, le boucher oriental offre le thé à la menthe. Il tend deux verres: un pour le postier, et l'autre pour Hassan, habitant de la cité. Embauché en emploi-jeune, Hassan travaille comme «agent facilitateur de distribution». La Poste a recruté en France 800 de ces facilitateurs, dont 350 interviennent dans les zones urbaines sensibles (ZUS), «pour améliorer l'adressage ainsi que les relations avec les clients et les bailleurs», selon Pierre Ségura, directeur du service public et de l'aménagement du territoire à la Poste. Au Val-Fourré, la présence d'Hassan permet surtout de rassurer les agents. De désamorcer les conflits. «Les incidents n'y sont pas plus graves qu'ailleurs, indique un cadre de l'entreprise. Mais ils sont beaucoup plus nombreux. Le Val-Fourré arrive en tête de nos statistiques.» Alors, la Poste s'efforce de tranquilliser ses postiers, et de limiter la violence en recherchant ses causes.
«Franchement, vous pensez que beaucoup d'entreprises resteraient dans un quartier où la clientèle est moins riche et les incidents plus nombreux? Nous, non seulement on reste, peuchère, mais en plus on est meilleurs là que dans les autres quartiers.» Enthousiaste, Raymond Berdah est né dans la banlieue de Tunis. Il a grandi au Panier, quartier populaire de Marseille, avant d'intégrer la Poste. Aujourd'hui chef d'établisse