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Libération

Né et mort au lycée, à l'insu de tous. Une élève a laissé mourir son bébé, né dans les toilettes.

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publié le 6 mars 2000 à 23h02

Angoulême envoyée spéciale,

Mercredi matin, elle va en cours d'éducation physique. Comme d'habitude. C'est une élève qui ne rate jamais un cours. Elle n'est jamais en retard. Ce jour-là, à l'EPS, c'est du volley-ball. Elle joue avec les autres élèves de sa classe, une seconde du lycée professionnel Jean-Rostand à Angoulême (Charente) où elle est interne. Elle joue, court, saute.

Mercredi après-midi, elle va à l'infirmerie du lycée. Elle se plaint d'un léger mal de ventre, un petit mal banal. Deux infirmières sont là. Elles lui donnent ce qu'il faut pour la soulager. Et la jeune fille repart. Le soir, elle donne naissance à un garçon, accouchant seule dans les toilettes du lycée.

Le corps du bébé a été retrouvé par un jardinier de l'établissement scolaire, jeudi matin, déposé dans un sac plastique à l'intérieur d'une poubelle. C'était vers 10 heures. Samu, médecins, ambulance, fonctionnaires de police, inspecteurs envahissent l'école. Elle, elle est en classe. Présente au cours de 8 heures. A celui de 9 et de 10 heures. Ce jeudi, elle a suivi tous les cours jusqu'à la fin, jusqu'à 17 h 45 quand les policiers l'ont interpellée. Un quart d'heure plus tard, elle était couchée dans un lit à l'hôpital de Girac, à Angoulême, où elle était encore sous surveillance hier.

«Parfaitement intégrée». La jeune fille, âgée de 17 ans, n'avait rien dit à personne, et personne n'a rien vu. Ni les deux infirmières qui l'avaient soignée la veille, ni ses professeurs, ni le proviseur. Ni sa mère c