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Libération
Interview

«Première thérapie: sortir du champ irrationnel».

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Geneviève Ancel raconte comment Strasbourg sécurise ses employés.
publié le 6 mars 2000 à 23h02
(mis à jour le 6 mars 2000 à 23h02)

Strasbourg accueillait la semaine dernière un colloque baptisé «Paix civile et lien social, regards croisés sur les violences urbaines». Mélange de communications scientifiques, d'expérimentations et de témoignages, il réunissait des biologistes, géographes, sociologues, psychologues, psychanalystes ou juristes. La communauté urbaine de Strasbourg (CUS) avait invité ses personnels à y participer, pour inciter ceux qui sont confrontés aux «violences urbaines» à porter un regard différent sur leur quotidien. Entretien avec Geneviève Ancel, secrétaire générale adjointe de la CUS.

Vous avez souhaité associer les agents de Strasbourg à une réflexion universitaire sur les violences urbaines. Pourquoi?

Au cours des années 90, nous avons été confrontés à des situations de crise dans des services de proximité particulièrement sensibles, comme les piscines, les bibliothèques ou les mairies de quartier. Une fois réglés les incidents ponctuels, il nous a paru important d'aller plus loin. Nous avons mis en place des «groupes de parole» pour que les gens disent, par exemple, pourquoi ils ne veulent pas aller travailler au Neuhof [l'un des quartiers dits «sensibles», ndlr]. La première thérapie est de sortir du champ irrationnel et de s'interroger sur l'organisation du travail. Je pense à une piscine où le conflit était noué autour du plongeoir, que le «caïd» du jour venait prendre d'assaut. Les agents de la piscine ont décidé de se relayer en haut de ce plongeoir, symboliq