Le directeur de l'arsenal de Toulon a été placé hier en garde à vue
dans le cadre de l'enquête sur une vaste affaire de détournements de fonds à la Direction des constructions navales (DCN). Une information judiciaire a été ouverte pour «escroquerie, prêt illicite de main-d'oeuvre et corruption». Alain Jolivet, ingénieur général de l'armement, a été entendu par les gendarmes maritimes sur commission rogatoire du juge marseillais Jacques Calmettes, qui instruit le volet militaire de l'affaire. Un disque dur et un ordinateur portable ont été saisis lors de perquisitions au bureau et au domicile du directeur de l'arsenal.
Depuis fin 1996, 78 personnes, responsables d'entreprises privées et employés civils ou militaires de la DCN, ont été mises en examen et plusieurs écrouées dans le cadre de trois dossiers distincts, tous liés aux malversations à l'arsenal. Trois officiers de la Marine, dont un contre-amiral en retraite, sont également concernés. Au total, environ un milliard de francs aurait été détourné sur une période d'une dizaine d'années.
Riches ouvriers. Selon le ministère de la Défense, Alain Jolivet a été entendu hier dans le cadre d'une affaire de «main-d'oeuvre illégale mise à jour en 1995». Pendant plusieurs années, ce système a fonctionné au sein de l'arsenal, concernant au total plus d'un millier de personnes. Avec la complicité de personnels de la DCN et de patrons d'entreprises privées, des jeunes femmes étaient embauchées illégalement pour effectuer diverses t