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Libération

Le tribunal de Lyon s'insurge contre une justice trop expéditive. L'éventuelle création d'une chambre spécialisée dans les comparutions immédiates provoque de vives oppositions.

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publié le 7 mars 2000 à 23h01

Sitôt arrêtés, sitôt jugés. Pour les voleurs à la tire, les

braqueurs d'autoradios et autres petits dealers, la justice est rarement lente. Elle serait même un peu trop rapide, voire expéditive aux dires de nombre d'avocats pénalistes et de magistrats qui fustigent la procédure des comparutions immédiates. Au TGI de Lyon, où le sujet suscite bras de fer et pétition, une partie du tribunal fait ainsi de la résistance et refuse la création d'une chambre spécialisée sur le modèle de ce qui existe dans la plupart des tribunaux.

Cette voie express de la justice qui remplace les anciens «flags» semble tracée sur mesure pour ceux que les pouvoirs publics et les élus classent dans la catégorie «délinquants de voie publique». Cette délinquance qui se voit et contribuerait à créer un sentiment d'insécurité dans les grandes villes, les tribunaux sont priés de la traiter. Et dans les plus brefs délais. Au fil des réformes, les vieux «flags» ont été remplacés par les saisines directes, puis par les comparutions immédiates en 1983. Les appellations changent, les procédures rapides demeurent. D'autant qu'elles ont été améliorées ­ si l'on peut dire ­ par le traitement en temps réel mis en place dans la plupart des tribunaux. Après un coup de fil du commissariat, le magistrat du parquet décide immédiatement de l'orientation à donner à une plainte: médiation pénale, convocation ultérieure ou comparution immédiate devant une chambre spécialisée.

Abattage et lassitude. Christian Hassenfratz, pro

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