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Libération

Le fioul de l'«Erika» était bien cancérigène. Le risque pour les bénévoles est infime, compte tenu des précautions prises.

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publié le 9 mars 2000 à 22h58

Pour ramasser le fioul de l'Erika sur les plages, il fallait

absolument mettre des gants. Car cette émulsion, comme tous les produits pétroliers, contient «une proportion de substances toxiques pour l'homme, et notamment cancérigènes (1), suffisante pour constituer un danger réel», selon un rapport officiel de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) rendu public hier.

Si la marée noire est cancérigène, les bénévoles qui ont nettoyé les plages ont-ils, pour autant, pris un risque important pour leur santé? Non. Car le risque sanitaire dépend de la durée d'exposition. Et ce, par contact cutané. Or, pour les bénévoles, cette exposition a été limitée: «Les mesures de protection mises en oeuvre sur les chantiers (de nettoyage, ndlr),["] ont été de nature à limiter efficacement l'exposition effective. En conséquence, les risques sanitaires peuvent être considérés comme négligeables, sauf peut-être pour des cas individuels d'exposition cutanée importante et répétée.» En clair, la quasi-totalité des bénévoles n'a guère de souci à se faire. Le risque est supérieur pour les femmes enceintes: «Il peut y avoir un problème en cas de pénétration cutanée, car certaines de ces substances ont un effet sur le développement embryo-foetal. Cela justifie que l'on n'ait pas autorisé les femmes enceintes à participer au nettoyage», explique André Cicolella, responsable de l'évaluation des risques environnementaux à l'Ineris. Selon cet expert, des «incertitudes» s