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Interview

Le professeur Begaud approuve la fin de la vaccination indifférenciée de la population: «les laboratoires ont fait circuler des informations inexactes». «Les laboratoires ont fait circuler

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publié le 10 mars 2000 à 22h57

Le professeur Bernard Begaud, directeur du laboratoire de

pharmacovigilance de l'université de Bordeaux, est l'un des meilleurs experts français dans la surveillance des médicaments. Il est également vice-président de la commission nationale de pharmacovigilance de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Les grandes études de surveillance des effets secondaires de la vaccination contre l'hépatite B ont été menées dans son laboratoire.

Est-ce une bonne décision de ne pas reprendre la vaccination dans les collèges?

C'est la seule qui pouvait être prise, puisque la situation n'a pas changé depuis octobre 1998. Il n'y a aucun élément nouveau attestant de l'absence totale de risques de la vaccination ni montrant que le risque est plus important que ce qu'on avait cru.

D'une certaine façon, c'est la fin de la vaccination de masse sur l'hépatite B. Reprenons l'histoire. Tout le monde est d'accord sur le fait que le vaccin a un rapport bénéfice-risque incontestablement très favorable. Et que si l'on supprimait la vaccination, ce serait une catastrophe de santé publique. Il suffit de regarder la situation des pays sans vaccination, comme ceux du Maghreb, qui ont un taux de cancer du foie et d'hépatites fulminantes très élevé. En 1994, la France s'est lancée dans une politique de vaccination massive. Mais le problème, c'est que la décision a été prise, certes pour de bonnes raisons, mais sur des bases épidémiologiques assez floues. Cela nous a empêchés d'avoir des