Anne D., 37 ans, dite «Cacahuète», agent de police au commissariat
de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), va comparaître devant le tribunal correctionnel pour «violence volontaire avec arme», son arme de service, un Rüger .38 spécial. Laurent Raviot, juge au tribunal correctionnel de Melun, vient en effet d'ordonner son renvoi. Si les faits datent du 21 décembre 1997, l'affaire n'avait fait de bruit que deux semaines plus tard, lorsque les policiers avaient dû reconnaître qu'une arme de service avait été dérobée au cours des émeutes de la Plaine du Lys, le grand ensemble de Dammarie-les-Lys. Deux jours plus tard, on apprenait qu'un jeune de la cité, Mohamed D., affirmait avoir été blessé, après que la policière lui eut tiré dessus.
Groupes mobiles. Pour la quatrième nuit, ce 21 décembre 1997, la Plaine du Lys est en incandescence. Quelques dizaines de jeunes, organisés en petits groupes très mobiles, tiennent la dragée haute à une demi-compagnie de CRS. Deux jours plus tôt, Abdelkader Bouziane, 16 ans, a été tué à l'issue d'une course-poursuite avec une bac (brigade anticriminalité) de Dammarie. A Fontainebleau, des policiers attendent sa voiture. Il refuse de s'arrêter. A son passage, ils tirent. Quatre balles. Une pénètre sa nuque, le tuant presque sur le coup. Cette affaire est actuellement à l'instruction, et l'un des policiers est mis en examen pour «homicide volontaire».
Le lendemain, les émeutes sont violentes: une quinzaine de voitures et un camion de pompiers brûlent. L