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Libération

Arreckx: «Je n'ai jamais demandé un sou». Procès de l'ex-sénateur UDF, pour 7 millions versés par des entreprises du Var.

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publié le 14 mars 2000 à 22h53

Toulon, envoyé spécial.

Papy Arreckx est à la barre du tribunal correctionnel de Toulon. Pugnace, malgré ses 82 ans. Il a touché 7 millions de francs sur un compte en Suisse de plusieurs entreprises? Il le reconnaît. Grande classe. Mais avec un bémol: il n'a rien demandé. «Monsieur Arreckx», comme il se nomme lui-même, a sa fierté. «Je n'ai jamais demandé un sou de ma vie. Je suis trop orgueilleux pour cela.» On lui a donné, c'est tout. Pourquoi refuser? Il ajoute: «J'aimerais m'asseoir.» L'hypoglycémie. La présidente: «Vous souhaitez une suspension?» «Non, non, je ne vais pas jouer mon Pinochet.» Et il croque un sucre. A la sortie de l'audience, l'ex-sénateur UDF expliquera, goguenard: «Dans ces cas-là, il faut que je prenne un sucre, car il paraît que je ne me suis pas assez sucré, ah ah!»

«Parrain». Hier, «Momo» rappelle qu'il a été «élu quarante-deux ans», fut maire de Toulon, président du conseil général. Il disait même: «Je suis le parrain politique du Var», pour rigoler, bien sûr. Cette fois, il est sérieux. Jugé pour «recel d'abus de biens sociaux à visée corruptive», il plaide coupable. «Non, pas vraiment», rectifie la présidente. «Comment, pas vraiment?» «Disons que vous plaidez coupable à 80%.» «Ah, merci pour les 20% restants», répond Maurice. «Vous dites que des entreprises vous ont "sponsorisé, explique la présidente. Que l'argent était pour vos campagnes politiques. Mais ça ne ressort pas de la procédure. Voilà les 20%.» Pour Momo, c'est tout l'enjeu du procès q