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Libération

Mort d'un juge: la veuve attaque juges et policiers. Cinq ans après la découverte du cadavre à Djibouti, Elisabeth Borrel demande une enquête sur l'instruction.

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publié le 14 mars 2000 à 22h52

«Il y a déjà eu un mort, deux orphelins et une veuve. Qu'est-ce

qu'on veut encore? Qui est-ce que l'on protège? Je ne comprends pas. Je ne comprends plus du tout.» Cinq ans et demi après la découverte du corps retrouvé carbonisé le 19 octobre 1995 à Djibouti, Elisabeth Borrel ne sait toujours pas «pourquoi et comment» son mari, le juge Bernard Borrel, est mort. Réfutant la thèse officielle ­ et de plus en plus bancale ­ du suicide, elle a rendu publique une demande d'enquête par l'Inspection générale des services judiciaires, au moment où les juges d'instruction Roger Le Loire et Marie-Paule Moracchini rentraient précisément de Djibouti. Partialité. Adressée hier à la garde des Sceaux par ses avocats Olivier Morice et Laurent de Caunes, la demande porte sur les conditions dans lesquelles est menée l'information judiciaire. Elle dénonce la partialité dont auraient fait preuve les juges, lors de l'audition récente d'un témoin, ancien membre de la garde présidentielle, venu accréditer la thèse du meurtre.

Lors de sa conférence de presse hier à Paris, Elisabeth Borrel était entourée de Dominique Matagrin, président de l'Association professionnelle des magistrats (APM, droite ), et d'Anne Crenier, présidente du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), parties civiles au dossier aux côtés de l'Union syndicale des magistrats (USM, modéré). Multiplication. L'instruction du dossier Borrel est menée de manière «rocambolesque», a accusé Dominique Matagrin, tandis qu'Anne Crenier dénon