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Libération

La bavure bien réelle des policiers fantômes. Malgré les témoignages des victimes et même des agents de la BAC, l'enquête de la police des polices n'a pas abouti.

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publié le 16 mars 2000 à 23h38

La police a reconnu elle-même «un manque de contrôle», et les deux

interpellés ont désigné, lors d'une confrontation, les trois fonctionnaires qui les auraient frappés. Mais, plus de cinq mois après une interpellation musclée sur l'autoroute A6, non loin de Rungis, l'IGS, la police des polices, n'a toujours pas identifié le(s) cogneur(s). Pour tenter d'y voir plus clair, le procureur de Créteil a donc ouvert, le 1er mars, une instruction «contre X» pour «violences par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions».

Le 30 septembre 1999, à l'issue d'une course-poursuite mouvementée, Karim et Ahmed (1), 19 ans, tous deux de la même cité du Val-d'Oise, qui roulaient à bord d'une fourgonnette volée, sont rattrapés à L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) vers 4 h 30 du matin, par une Safrane banalisée de la BAC 22 (brigade anticriminalité) des Hauts-de-Seine. Les deux garçons ont déclaré être «sortis du camion les mains en l'air», sans «rien dans les mains», parce qu'un policier pointait son arme vers eux. Selon la police, «les deux individus essayent de prendre la fuite, sitôt descendus du véhicule», et le passager, «porteur d'une bombe lacrymogène, tente d'en faire usage».

En tout cas, tout le monde s'accorde sur un point: les deux interpellés ont été brutalisés. Karim, le conducteur, raconte qu'il a été «frappé à terre» puis menotté: «J'ai pris des coups de poing au visage, les autres me tapaient avec les pieds sur tout le corps. Ces policiers se sont cal