Changement de ton. La droite s'est nettement calmée à l'Assemblée
nationale ces deux derniers jours, quand il a fallu discuter dans le détail le délicat article 25 de la loi de solidarité et de renouvellement urbain, celui qui oblige toutes les villes à atteindre un quota de logements sociaux de 20% (Libération du 8 mars). Même Gilles Carrez (RPR, Val de Marne), jusque-là plutôt remonté contre le texte, a affirmé qu'il souhaitait aborder ce débat dans un «esprit constructif». Son collègue Robert Poujade, député-maire RPR de Dijon, a affirmé que «la mixité sociale est un objectif d'équité». Il a raconté comment, dans sa ville, il a passé outre les pétitions de riverains qui s'opposaient à la construction de HLM à proximité de la cathédrale et a même ironisé sur ces contestataires «sans doute guidés par la charité chrétienne». «Je n'en ai pas tenu compte et j'ai attendu que les bons chrétiens le deviennent tout à fait.» Sourires et délectation sur les bancs de gauche.
Rapides toutefois. Car nombre de députés de droite ont tenté de faire supprimer purement et simplement l'article 25. Ainsi a-t-on vu les députés RPR de Paris, malgré le climat électrique des municipales, s'unir pour proposer en commun un amendement de suppression.
Eviter la ghettoïsation. Le texte était signé Tiberi, Balladur, Panafieu, Catala, Galy-Dejean et Aurillac, mais seule cette dernière était présente en séance. «Lorsque l'essentiel est en jeu, les divisions apparentes disparaissent», a commenté Daniel Marco