L'image que la France se donne d'elle-même fait froid dans le dos.
69% des Français se déclarent «plutôt racistes», «un peu racistes» ou «pas très racistes». Les «pas racistes du tout» sont seulement 29%, soit 7 points de moins que l'an dernier, et une sorte de record: c'est le pourcentage le plus faible depuis dix ans. 63% jugent qu'il y a trop d'Arabes en France (12 points de plus que l'an dernier) et 21% estiment même qu'il y a trop de juifs (plus 7 points). La lepénisation des esprits a survécu aux schismes de l'extrême droite et déborde aujourd'hui largement ses soutiens traditionnels: 52% des personnes interrogées jugent que l'immigration est la principale cause de l'insécurité et 72% que les personnes d'origine étrangère sont plutôt favorisées pour l'accès aux prestations sociales. La Commission nationale consultative des droits de l'homme a rendu hier au Premier ministre son rapport sur la lutte contre le racisme et n'a pas spécialement envie de rigoler: son sondage annuel traduit une franche «crispation des Français à l'égard des questions liées à l'immigration», les actes racistes et antisémites augmentent, les procureurs sont toujours aussi mous quand il s'agit de poursuivre.
Coupe du monde. Cette photo de l'opinion n'est pas sérieusement contestable, d'autant que depuis dix ans ce sondage sur les comportements des Français face au racisme est d'une remarquable régularité, sauf en 1997-1998, où la société avait paru plus tolérante. «Il s'agissait probablement en par