Paul Loridant, sénateur-maire (MDC) des Ulis (Essonne), n'avait sans
doute pas de bulldozer sous la main. Depuis mercredi, il fait défoncer au marteau piqueur une aire d'accueil réservée aux gens du voyage. Au nez de familles dont la justice avait pourtant refusé l'expulsion. En novembre, l'élu avait assigné en référé les occupants du terrain. Il voulait récupérer l'usage de cette aire construite en 1996, «pour se mettre en conformité avec la loi Besson de 1990» (qui impose aux villes de plus de 5 000 habitants la construction d'une aire d'accueil). Crematorium. Celle des Ulis n'a rien d'original. Elle a été construite près d'une ligne à haute tension, entre une autoroute, un cimetière et le crématorium. «Des fois, on a des cendres qui tombent sur la caravane», assure Catherine Follin, l'une des dernières habitantes. Elle vit avec son mari, éboueur en Essonne, dans une caravane qui tremble lorsque les avions d'Orly décollent, au dessus de leur tête. A l'origine, les caravanes ne devaient pas stationner plus d'un mois. Mais la plupart des familles vivent là depuis deux ou trois ans. Alors, en novembre 1999, la ville des Ulis assigne en référé les 26 familles présentes. Elle veut les faire expulser, au prétexte que leur présence «occasionne un préjudice pour le cimetière». Le maire veut reconstruire une nouvelle aire, juste à côté. «La première était provisoire, indique-t-il. En 2001, nous avons programmé un investissement de 9 à 10 millions de francs. Nous avons besoin de lib