Une collégienne, chemisier et pantalon serré, tapote
consciencieusement sur le clavier d'un ordinateur du ministère de la Culture: «T'es comment, physiquement?» lui demande un interlocuteur internaute. «Je suis belle et intelligente!» répond l'ingénue, cachée derrière son pseudonyme: «les 4 fées». «Mensuration», insiste son correspondant. «A ton avis?» répond «4 fées». «Je ne sais pas, dis. Un journaliste est en train de m'interviewer, alors fais gaffe à tes paroles. J'en ai rien à foutre de ton journaliste. Arrête, tu me fais honte.»
Vendredi, à la Cité des sciences, lycéens et ministres fêtaient l'Internet. Les deux populations cohabitaient harmonieusement, sans se toucher. Le premier étage du complexe parisien était couvert d'ordinateurs. Au-dessus de chaque machine, une étiquette signalait le site web présenté: ministère de la Justice, Culture, Equipement" En pratique, un poste sur deux était occupé par des collégiens ou des lycéens qui délaissaient l'exploration des sites gouvernementaux pour d'autres activités.
Vieille dame consternée. A quelques pas de là, une estrade accueille les ministres. C'est Christian Pierret qui discourt le premier, à 14 h 30. Sa suite, une trentaine de personnes, constitue l'essentiel du public. «La salle, c'était son ministère», dit un organisateur. Sans doute déçu, le secrétaire d'Etat à l'Industrie ne prononce qu'une partie du discours prévu. Puis l'animateur tente d'établir une visioconférence avec le tribunal de grande instance de Mou