L'efficacité des traitements actuels de l'infection par le VIH et du
sida se paie d'une lourde contrainte pour les patients: la nécessité de suivre scrupuleusement la prise de leurs médicaments, ce que l'on appelle l'observance. A défaut, le risque de survenue de virus résistants et d'une perte d'efficacité du traitement est important. En règle générale, on considère que 50% des patients atteints d'une maladie chronique observent correctement leur traitement. Autre motif d'inquiétude dans le cas du sida: le nombre croissant de séropositifs en situation de précarité sociale. Comment ces patients qui vivent dans des conditions difficiles parviennent-ils à suivre des traitements nécessitant deux ou trois prises par jour, avec des contraintes vis-à-vis des repas et souvent des effets indésirables pénibles?
C'est toute la question posée par l'enquête Ippothès qu'a réalisée un groupe de cliniciens français (1) auprès de 528 séropositifs sous traitement anti-VIH et en situation de vulnérabilité sociale. Libération révèle les grandes lignes des conclusions d'Ippothès, rendue publique ce samedi. Recensés dans des services hospitaliers, des centres médico-sociaux ou des prisons, ces patients sont ouvertement précaires: 69% n'ont pas d'activité professionnelle, un tiers disposent de moins de 3 000 F par mois de revenus et 15% n'ont pas de toit.
Investissement. L'enquête Ippothès apporte son lot de" bonnes surprises. Ainsi, le niveau général d'observance n'est pas moins bon parmi les pati