«C'est drôlement sensible, ce machin-là.» Lunettes sur le nez, main
rivée sur la souris, Georges tente désespérément de cliquer sur la Joconde. Ce matin, dans «le guide des spectacles», il a lu que l'Assemblée nationale ouvrait ses portes pour permettre au grand public de s'initier à l'Internet. Sous les lambris du Palais-Bourbon, voilà donc ce retraité en train de surfer péniblement sur le site du musée du Louvre. A 65 ans, Georges n'a jamais touché à un ordinateur. «Quand ils ont commencé à en installer dans mon entreprise, j'étais déjà parti à la retraite», dit-il sans décrocher du mulot. «Vous n'êtes pas obligé de viser le mot "peinture», lui souffle à l'oreille un étudiant en informatique chargé d'initier les quelques néophytes venus surfer, hier, aux frais de l'Assemblée. «Vous faites rouler, ensuite vous appuyez.» Drôle de gymnastique. «C'est quand même pas facile, la souris, quand on a les doigts gourds, s'exclame sa voisine. Moi, je suis venue pour qu'on m'explique l'Internet de A à Z, histoire de ne pas mourir idiote. ça fait deux heures que je suis ici et je ne sais toujours pas comment on démarre!»
Du maniement de la souris à la création de pages web, cette année l'Assemblée nationale entend convertir plus de 3 000 visiteurs aux joies de l'Internet lors de son week-end portes ouvertes. Une cinquantaine de terminaux ont donc été installés dans la galerie des fêtes et les salons de l'hôtel de Lassay. Quelques «sociétés de renom» (Matra Grolier, France Télécom, Club