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Libération

«Un milliard, c'est à côté de la plaque». Les réformes, Jospin et Allègre vus par des enseignants grévistes de Paris.

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publié le 18 mars 2000 à 23h30

Exactement comme s'il ne s'était rien passé, comme si Jospin n'avait

pas parlé. En tout cas, pas à eux. Les enseignants de collèges et lycées en grève du XXe arrondissement de Paris, réunis pendant plus de deux heures au collège Robert-Doisneau, ne disent pas un mot de l'intervention télévisée du Premier ministre, la veille sur TF1. Le milliard de la cagnotte et le «plan pluriannuel» ne changent rien à leurs revendications ni à leur mécontentement.

Même bateau. Etablissement par établissement, les enseignants font le point sur les grèves et expliquent rapidement les raisons de leur mobilisation. Certains ont des revendications locales, ponctuelles, comme la création d'un poste d'assistante sociale à plein temps, d'un surveillant, ou le maintien d'une classe. Mais, comme l'explique un représentant du lycée Martin-Nadaud, «on est tous sur le même bateau et, si cette politique continue, on va couler ensemble». Enseignants de collèges classés en ZEP ou de lycées professionnels du quartier, tous se rejoignent sur «un désaccord de fond avec la politique d'Allègre». Ils continuent donc à exiger l'abandon des réformes. Et souhaitent tous la démission de Claude Allègre. «Mais avec sa réforme. Ce n'est pas seulement une question de personnalité», nuance un enseignant de Maurice-Ravel, dont le collège est en grève à 100% et le lycée à 92%. «Oui, qu'il parte avec ses valises!» reprend une enseignante. A l'annonce de l'éventualité de la démission de leur ministre, la soixantaine de profs