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La Sacem veut garder ses comptes à l'ombre. Soutenues par Trautmann, les sociétés d'auteurs s'opposent à Charasse qui prône leur contrôle par la Cour des comptes.

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publié le 20 mars 2000 à 23h28

Les très prospères sociétés d'auteurs échapperont-elles aux

inspections de la Cour des comptes? Après des décennies d'autonomie comptable, ces sociétés de droit privé ­ et leurs 120 000 adhérents ­ risquent de passer sous le contrôle des magistrats. Un amendement à la loi sur l'audiovisuel déposé par les sénateurs socialistes, Michel Charasse en tête, propose de mettre de l'ordre dans leurs comptes obscurs et volumineux. Or la plus importante de ces sociétés, la Sacem, qui gère chaque année 4 milliards de francs de droits musicaux, y est fermement opposée. Les autres sociétés, qui comptent leurs droits en millions de francs, sont tout aussi réticentes. Et elles ont trouvé un soutien en la personne de la ministre de la Culture, Catherine Trautmann. Contre toute logique.

Le débat, demain à l'Assemblée nationale, où la loi doit être adoptée en deuxième lecture, risque d'être chaud. Michel Charasse tonne déjà: «C'est une honte, à croire que la Sacem paie ou arrose des députés. Une semaine après que la commission culturelle de l'Assemblée a confirmé l'amendement qui porte mon nom, il y a, au Parlement, des élus qui font tout pour le bloquer.» L'influent député socialiste Jack Lang ne se cache pas d'être l'un des principaux défenseurs des sociétés, à qui il a personnellement écrit pour leur apporter son «soutien».

4 500 signataires. A l'approche du 21 mars, les sociétés d'auteurs ont accentué la pression. Elles viennent de se rappeler à la mémoire des députés avec une luxueuse plaque