Depuis plus de onze ans, Serge Vincent lutte pour la transparence de
la gestion de l'Adami (Administration des droits des artistes et musiciens interprètes), dont il est membre en tant qu'acteur. En 1993, il a fondé l'association Protection des ayants droit, rejoint depuis par Thierry Lhermitte, Danielle Delorme, Hugues Aufray, Pierre Richard, Yves Robert ou Michèle Morgan.
Comment avez-vous découvert les problèmes de gestion de l'Adami?
Elle a été créée en 1955 par le Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT), pour percevoir et répartir les droits des artistes-interprètes. Depuis la loi Lang de 1985, qui a reconnu de nouveaux droits aux artistes au titre de la copie privée, le montant collecté chaque année par l'Adami est passé de 6 à plus de 200 millions de francs. En 1988, la direction de l'Adami a annoncé une perte de 10 MF, après en avoir placé 13 sur les marchés boursiers, sans avoir jamais eu mandat pour le faire. Jack Lang, alors à la Culture, a permis à l'Adami de récupérer 5 MF auprès du Crédit agricole dans le cadre d'une transaction. Or cette banque, accusée par l'Adami d'être à l'origine de la perte de ses fonds, a été mise hors de cause par la justice en 1995.
C'est le point de départ de votre combat?
Depuis, j'ai déposé plusieurs plaintes. Une information judiciaire, ouverte en 1992, a conduit à la mise en examen de quatre dirigeants de l'Adami, mais l'affaire instruite par la juge Michèle Vaubaillon est encore en cours. En 1996, j'ai fait déposer une pr