Ils s'étaient donné rendez-vous, samedi à Paris, devant l'église
Saint-Ambroise, dans le XIe arrondissement. A l'appel de la coordination nationale des sans-papiers, près de 2 000 manifestants ont marché jusqu'à Barbès (XVIIIe) pour commémorer quatre ans de lutte: le 18 mars 1996, des familles africaines avaient investi Saint-Ambroise pour réclamer la régularisation de leur situation administrative. Expulsées quelques jours plus tard, elles avaient occupé plusieurs lieux parisiens avant l'église Saint-Bernard, d'où elles avaient été violemment expulsées en août 1996. Devant le parvis, des sans-papiers africains dansent au rythme des percussions et scandent inlassablement les mêmes slogans: «On veut des papiers, pas des policiers»; «Des papiers pour tous». De l'autre côté du square flottent les drapeaux rouges des militants solidaires (CNT, Droits devant!, LO, JCR). Dans le cortège, Soma Coulibaly. Le 18 mars 1996, il était l'un des 314 occupants de Saint-Ambroise. Quatre ans après, il est toujours sans papiers. Moussa Syla, porte-parole du collectif des sans-papiers installés dans la Maison des ensembles, rue d'Aligre (XIIe), accuse: «Ce gouvernement nous a trahis, il ne fait pas une politique de gauche.» Pourtant, comme le souligne un militant vert, «il n'y a plus aujourd'hui ni le prétexte du FN ni celui de la crise» pour empêcher un geste politique en faveur des sans-papiers. Sur les 140 000 étrangers ayant demandé la régularisation, 60 000 personnes, refusées par les pré