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Libération

Carte de séjour: fin d'un «impôt» illégal. Le Conseil d'Etat a condamné le tarif prohibitif de la visite médicale obligatoire.

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publié le 22 mars 2000 à 23h24

C'était un scandale discret, mais choquant: il existait jusqu'à la

semaine dernière un impôt sur les étrangers, qui prospérait depuis des années dans une indifférence coupable. Les étrangers admis sur le territoire doivent passer une visite médicale obligatoire, mais elle était facturée au prix fort: 1 050 F par personne, parfois dix fois plus pour les familles. Avec 78 457 visites en 1999, l'Office des migrations internationales (OMI) faisait son beurre. Le Conseil d'Etat a supprimé lundi cette «redevance», après un recours victorieux du Groupe d'information et de soutien aux immigrés (Gisti). Se pose désormais le délicat problème du remboursement du trop-perçu" Les étrangers qui souhaitent obtenir un premier titre de séjour de plus de trois mois doivent donc, depuis 1946, passer une visite médicale à l'OMI. Pas tellement pour savoir s'ils sont en bonne santé, mais pour être sûr qu'ils n'apportent pas en France la peste et le choléra. Visite sommaire: on note le poids, la taille du demandeur, on examine sa vue, et, après une analyse d'urine et une radio des poumons, on le déclare bon pour le service. Mais la visite est payante. Le tarif a été fixé par un décret de mars 1997: 360 F pour les étudiants et les réfugiés, 1 050 F pour les étrangers, avec un prix de gros pour les familles de 1 750 F.

Tarif unique. 1 050 F, c'est deux fois le prix d'une visite médicale chez un spécialiste coté du privé et très lourd pour un étranger fraîchement débarqué. Surtout qu'il fallait y ajout