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Libération

En Ariège, le colza transgénique fleurit mais la révolte couve. Un champ expérimental est sous la menace des anti-OGM.

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publié le 22 mars 2000 à 23h23

Gaudiès (Ariège), envoyée spéciale.

En ce 20 mars, le champ expérimental de colza transgénique de Gaudiès (Ariège) est toujours intact. Les opposants aux plantes génétiquement modifiées, qui l'avaient fauché le 2 juin 1999, ne sont pas repassés. Pas encore. Mais la menace plane sous le ciel pyrénéen bleu azur. Les auteurs du saccage, qui ont été mis en examen et doivent être jugés prochainement, n'excluent pas une action spontanée des anti-OGM (organismes génétiquement modifiés) dans les jours qui viennent. Et les ingénieurs du Cetiom (Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains), qui mènent l'essai, la redoutent aussi. Pour l'heure, le colza continue de pousser sereinement. Et les premières fleurs ont fait leur apparition. Ce matin, André Estragnat, ingénieur au Cetiom, est venu, comme il le fait régulièrement, observer la parcelle. Objectif de cette expérimentation: évaluer un éventuel flux de gènes du colza vers la ravenelle, sa principale adventice (mauvaise herbe).

Affichage. Dans l'ADN du colza, en effet, un gène de résistance à un herbicide, le glufosinate, a été ajouté, qui doit permettre aux agriculteurs de tuer les mauvaises herbes sans nuire à la plante. Mais une question demeure aujourd'hui sans réponse: l'Inra ayant démontré en laboratoire que le transgène pouvait migrer du colza à la ravenelle, celle-ci ne risque-t-elle pas de devenir résistante au glufosinate, ce qui serait une catastrophe? Pour tenter de répondre à cette interrogation, le