«Avant même d'être jugé, ce dossier est un véritable déni de
justice.» Propos banal d'avocat de la défense à la veille du procès? Voire. Car l'errance procédurale qui conduit aujourd'hui trois nationalistes basques devant la cour d'assises spéciale de Paris rend plus que troublante la formule de Me Yann Choucq.
Les faits, tout d'abord. Le 7 août 1983, quatre militants du mouvement clandestin Iparretarrak (IK) sortent du camping de Léon (Landes). Des gendarmes tentent l'interpellation. Fusillade. Un militaire est tué, un autre blessé. Les Basques s'enfuient, désignés par les enquêteurs. Filipe Bidart en premier lieu. Considéré comme le chef historique d'IK. Mais aussi Gaby Mouesca, Joseph «Ttotte» Etcheveste et Jean-Louis «Popo» Larre.
Gaby Mouesca est neutralisé en juillet 1987. Bidart arrêté en février 1988. Etcheveste interpellé le même jour, la colonne vertébrale brisée par une balle alors qu'il est à terre et vient de se rendre. Les condamnations tombent, pour d'autres histoires: meurtre de deux CRS en 1982 et d'un gendarme en 1987, double perpétuité pour Bidart. Mouesca prend vingt ans pour appartenance à IK et d'autres crimes. Paraplégique à vie, Etcheveste est relâché pour raisons médicales, emprisonné à nouveau. Et finalement libéré sur grâce présidentielle.
Mais l'affaire du camping de Léon n'a toujours pas été jugée. C'est de cela que s'amuse Me Choucq. Car il aura fallu dix-sept ans d'information judiciaire avant qu'une cour d'assises soit saisie du dossier. Il a é