Serait-ce un testament? Après l'intervention de Claude Allègre hier
à l'Assemblée nationale, un élu de la gauche plurielle prédisait: «C'était sa dernière intervention devant les députés"» Relevant, en prime, que l'intéressé avait conjugué au passé certains verbes. Pourtant, le ministre a affiché sa volonté de poursuivre les réformes, en dépit des rumeurs de remaniement: «Réformer fait peur. Il faut continuer à expliquer, à convaincre. Ce n'est pas seulement la responsabilité du ministre, c'est le devoir de tous ceux qui agissent en responsabilité dans le sens de l'intérêt général.» Et de suivre à la lettre la méthode Jospin. A plusieurs reprises, il a lié les termes «réforme» et «concertation», assurant que «toutes les réformes engagées l'ont été après de longues concertations et un dialogue permanent. Il en existe des preuves: les documents préparatoires, les textes et tous les rendez-vous pris». De même sur le sens général de son action, dont il a rappelé «solennellement» qu'il allait «dans le sens de l'égalité des chances, de la garantie pour tous de l'égalité républicaine et rien d'autre». Avec, toujours, le même objectif: «la justice sociale et la modernisation». De leur côté, les cinq fédérations (FSU, CFDT, CGT, FEN, FAEN) à l'origine de la grève de jeudi dernier, se sont efforcées de démontrer le caractère parfaitement «unitaire» de la nouvelle journée d'action de vendredi. En sa qualité de porte-parole de ce «front uni», le secrétaire général du Sgen-CFDT Jean-Luc