Menu
Libération

L'autorité de sûreté nucléaire épingle EDF. La firme manquerait de «réactivité», notamment pour la protection de son personnel.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mars 2000 à 23h22

EDF manque de rigueur dans l'exploitation de ses centrales

nucléaires. Surtout lorsqu'il s'agit de protéger ses personnels de la radioactivité, ou d'effectuer rapidement des travaux d'entretien. Tel est le diagnostic de la Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN) qui rendait public hier son rapport annuel: l'électricien qui exploite 58 réacteurs peut et doit mieux faire. «L'année dernière nous avions employé des mots assez durs: négligence, laisser-faire, endormissement. Un an après, si EDF a engagé des démarches de fond, les résultats ne sont pas tous au rendez-vous, a regretté Jérôme Goellner, adjoint au directeur de la sûreté nucléaire. Ce qui nous irrite c'est qu'EDF rencontre encore un nombre important de problèmes d'exploitation quotidiens.» Certes, ces incidents ne mettent pas les populations en danger, mais ils témoignent du «manque de réactivité» de l'électricien. Exemple: l'inondation, le 27 décembre à la suite des tempêtes, du local des pompes de refroidissement d'un réacteur de la centrale du Blayais (Gironde). «Le rehaussement d'une digue déclaré nécessaire en 1997 était programmé en 2002!», a dénoncé le gendarme du nucléaire. Pire, selon une autre source au sein de la DSIN, «des incertitudes existent sur la hauteur réelle des digues qui n'était pas partout celle déclarée par EDF». Mais c'est au chapitre de la protection contre les rayonnements qu'EDF doit améliorer ses pratiques. Certes, l'électricien a engagé des réformes importantes début 19