Chez les Khaïf, une famille algérienne de Mantes-la-Jolie, c'est un
apaisement. Presque neuf ans après la mort de leur fils Youssef, tué d'une balle dans la nuque, l'auteur du coup de feu mortel, un policier, Pascal Hiblot, devra être jugé par la cour d'assises des Yvelines. La chambre d'accusation de la cour d'appel de Versailles a estimé hier que le policier devait être poursuivi pour «violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner» ou «coups mortels». Pascal Hiblot, âgé de 41 ans, actuellement en poste dans un commissariat de la banlieue parisienne, encourt vingt ans d'emprisonnement criminel.
Son renvoi devant un jury d'assises est une décision logique, après le complément d'information demandé par la cour de Versailles en février 1999. Et il est aussi le fruit de la longue bagarre des avocats de la famille, Alain Mikowski et Olivier Fontibus, sans lesquels l'affaire n'aurait jamais été jugée. Car cette décision intervient après des années de procédures engagées par les Khaïf et systématiquement enterrées par la justice. «Mon client est dépassé par le dossier, a réagi hier l'avocate du policier, Françoise Berrux; il a beaucoup de mal à comprendre pourquoi, au moment des faits, le parquet n'avait pas bougé, pourquoi, après l'action des parties civiles, le parquet s'est prononcé en faveur d'un non-lieu, pourquoi le juge d'instruction a ensuite ordonné ce non-lieu et pourquoi, maintenant, il se retrouve devant une cour d'assises.»
Policière renversée. L