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Libération

Des étrangers «comme du bétail» à Roissy. Juges et associations dénoncent le surpeuplement et la vétusté de la zone de rétention.

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publié le 24 mars 2000 à 23h18

Ils ont soif, ils n'ont pas pu se changer depuis plusieurs jours,

«la chaleur est étouffante, l'odeur suffocante». Ils sont bien trop nombreux pour pouvoir même s'allonger par terre. 42 adultes dans 40 m2, hommes, femmes, dont une enceinte, qui se demandent combien de temps ça va durer. Vingt jours maximum. Bengali Silla assure être là depuis six jours. C'est une juge qui visite. La greffière note scrupuleusement qu'ils sont 28 assis «sur des chaises rigides», d'autres sur les accoudoirs, cinq ou six femmes se sont installées par terre sur des sacs-poubelle. Le pire, c'est pour aller aux toilettes. Un policier leur a expliqué «qu'il ne faisait pas ce métier pour emmener trente personnes pisser ou chier». Alors, la nuit, les hommes se soulagent dans les petites bouteilles d'eau minérale, les femmes, rouges de honte, sur les plateaux-repas. «Ce qui prouve qu'on n'enlève même pas les plateaux après le repas», note avec bon sens une association.

Journalistes interdits. Ça se passe près de chez nous, à l'aéroport de Roissy, à quelques kilomètres de Paris. Ils n'ont rien fait, ce ne sont que des étrangers qui demandent à entrer en France et qui d'ailleurs, pour la majorité, n'y auront pas droit. Ce n'est pas un hasard si les journalistes ne sont pas autorisés à mettre leur nez dans les «zones d'attente». Seules quelques associations ont officiellement droit à de rares visites: elles se sont relayées pour en faire quinze le mois dernier et ont crié hier leur dégoût lors d'une confére