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Libération

Règlement de comptes interarmes en plein Paris. Un colonel, renvoyé du Kosovo, tabassé par des militaires.

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publié le 24 mars 2000 à 23h19

Un colonel de gendarmerie jalousé par des militaires français au

Kosovo, une supposée Mata Hari d'origine albanaise, une fuite de documents classifiés de l'armée, et une équipe de pieds-nickelés en filature. L'affaire a tourné au pugilat lundi dans une rue de Paris. Le 14 février, le colonel Jean-Michel Méchain, 46 ans, revient de Pristina, furieux. Sa mission de conseiller juridique du général français, adjoint du commandant des forces de l'Otan (la Kfor) au Kosovo, se termine en eau de boudin. Bernard Kouchner ­ représentant spécial du secrétaire général de l'ONU ­ a réclamé le colonel Méchain comme conseiller spécial à ses côtés, pour la lutte anti-mafia. Mais le ministère de la Défense vient de refuser «pour des questions de sécurité». Méchain a dû plier bagage, la mort dans l'âme. Et remonté contre des pontes de l'armée au Kosovo qui effectuent des arrestations sans cadre juridique précis et critiquent Kouchner qu'ils accusent d'être anti-Serbe.

«Ta carrière est finie.» A Paris, le 20 mars, vers 23 heures, le colonel Méchain, décontracté, raccompagne à son domicile du XXe arrondissement Khedija (1), son interprète à Pristina. A 27 ans, cette Française de la communauté albanaise a été recrutée par l'armée, lors de l'été 1999, comme traductrice au service du général François Thomann. Ce soir-là, en professionnel des «opérations de sécurité», le colonel qui a aussi servi à Beyrouth flaire du monde sur ses talons. Une fois Khedija rentrée chez elle avec un couple d'amis, Méch