«Votez!» Cette année, les centres régionaux des oeuvres
universitaires et scolaires (Crous) ont choisi un slogan simplissime pour inciter les étudiants à participer aux élections. Tout a été fait, y compris une campagne dans le métro parisien, pour augmenter le taux de participation de ce scrutin biennal qui se termine aujourd'hui et qui, en 1998, avait attiré le chiffre record de 6,87% de votants. La faute à une mauvaise organisation du scrutin, selon les syndicats, mais aussi à la «dépolitisation» et au «consumérisme» des étudiants, qui «ne réagissent que sur du concret les bourses, le logement et se foutent du reste», selon Agathe, vice-présidente de l'Unef-ID à Paris-X-Nanterre.
Plan social. Apathie troublante, pourtant, car les Crous se situent justement à l'épicentre d'enjeux qui touchent non seulement l'université mais aussi la société dans son ensemble. Et qui pourraient se résumer en une question: comment assurer à deux millions d'étudiants des conditions de vie et d'études décentes?
La dernière réponse en date remonte à juillet 1998 et au lancement du plan social étudiant de Claude Allègre. Il prévoit notamment d'investir 2,1 milliards de francs sur trois ans, augmente le nombre de bourses sur critères sociaux avec pour objectif d'arriver à 30% d'étudiants aidés en 2001 (1) et crée une vice-présidence étudiante dans les Crous, afin d'accroître le pouvoir des principaux concernés. Mieux, il crée une allocation d'études destinée aux étudiants «en situation d'autono