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Libération

Le colonel Méchain sort de prison.Il était accusé de «divulgation de secrets intéressant la défense».

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publié le 30 mars 2000 à 23h12

Deux jours après avoir été écroué et mis en examen pour «divulgation

de secrets intéressant la défense nationale», le colonel Méchain a été libéré hier et placé sous contrôle judiciaire par la chambre d'accusation de Paris qui, d'une plume sèche, a tranché: «Sa détention provisoire ne répond pas aux obligations imposées par la loi.» Un camouflet pour le juge antiterroriste Ricard qui, en service commandé pour son supérieur Bruguière, a motivé son mandat de dépôt en cochant sept cases sur neuf: «troubles exceptionnels à l'ordre public», «conserver les preuves», «empêcher les pressions sur les témoins», «prévenir le renouvellement de l'infraction», etc. Et ce, contre l'avis du parquet. Et sans preuve. L'officier de gendarmerie Méchain, 47 ans, ex-conseiller juridique du numéro 2 de la Kfor au Kosovo, a démenti toute remise de documents «confidentiel défense» à la presse. Mais il a admis ses contacts avec des journalistes du Point et du Canard enchaîné qui ont publié des fac-similés. Second élément à charge: une sacoche confiée par Méchain à deux officiers de gendarmerie, pour la placer en lieu sûr dans une consigne de gare. Me William Bourdon a invoqué le devoir de Méchain, «officier traitant dans son action contre la mafia albanaise, de sécuriser de façon absolue des documents personnels de travail, pour éviter de mettre en danger ses informateurs». Le hic, c'est que l'un des deux gendarmes a dénoncé le colonel Méchain. Qui a été surveillé par des contre-espions de la DST e