Le gouvernement peut-il vraiment prétendre stabiliser les émissions
de gaz à effet de serre tout en relançant le programme autoroutier? En ratifiant hier le protocole de Kyoto, la France s'est formellement engagée à maîtriser son trafic routier. Et lundi dernier, Lionel Jospin faisait l'éloge de son gouvernement, qui aurait rompu «avec la préférence systématique pour les routes» et redonné «la priorité au rail» lors d'un colloque sur le développement durable, à la Sorbonne. Mais, dans les faits, tout indique que le ministère de l'Equipement et des Transports prépare une véritable relance de la politique du «tout-autoroute». A preuve, le «document transport» qui sera présenté au prochain Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIADT) début mai. Ce texte contient une «liste des schémas de service transport» dont Libération a eu connaissance (lire ci-contre). Surprise, ces projets autoroutiers sont redondants avec les infrastructures existantes quand ils ne font pas directement concurrence aux projets SNCF de fret ferroviaire, ou traversent des zones écologiquement sensibles, comme le Marais poitevin ou la région des eaux minérales, dans le Massif central! L'ensemble est loin de mettre en musique la démarche des «schémas de service» prévus dans la loi Voynet d'aménagement du territoire: penser chaque mode de déplacement (ferroviaire, routier, fluvial) de façon complémentaire et en fonction des besoins réels. Réchauffement. «Il s'agit de projets d'autoroutes, aber