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Libération

Guerre des chefs chez les musulmans lyonnais

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La gestion de la mosquée est remise en cause par d'ex-dirigeants. Une enquête est en cours.
publié le 14 avril 2000 à 0h05

Cinq ans après son inauguration, la mosquée de Lyon se retrouve au coeur d'une violente polémique. Une véritable guerre, orchestrée principalement par d'ex-dirigeants évincés de l'équipe de direction. Et qui se battent à coups de rumeurs, tracts et plaintes contre X et en diffamation. L'objectif est clair: dénoncer la gestion des deux dirigeants du lieu de culte, Rabah Kélif et Kamel Kabtane. La campagne de déstabilisation a atteint son point culminant le 27 mars, avec la mise en examen du directeur, Kamel Kabtane, pour abus de confiance et escroquerie. Le magistrat instructeur était saisi d'une plainte contre X, déposée en 1998 par une demi-douzaine d'anciens responsables de la mosquée ainsi que par la Fédération française des musulmans (FFM), association créée en 1994. Rôle moteur. Cette procédure tombe plutôt mal pour le ministère de l'Intérieur: la mosquée de Lyon est appelée à jouer un rôle moteur dans la concertation engagée fin janvier par Jean-Pierre Chevènement pour créer une instance représentative de l'islam de France. Mehdi Benbouzid, avocat de la FFM, soutient que les responsables de la mosquée auraient «fait disparaître comptablement» 7 millions de francs, reliquat des 29 millions payés par l'Arabie Saoudite pour la construction. L'avocat de Kamel Kabtane, Me Gilles Devers, promet de démontrer, preuves à l'appui, «que tout cela est complètement faux». Une confrontation aura lieu en mai devant le TGI de Lyon. En attendant, Chérif Benameur, président de la FFM, a