Le professeur Jean-Jacques Hauw est chef de service d'anatomie
pathologique neurologique à l'hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Pourquoi rechercher un marqueur de tumeur cancéreuse sur de l'hormone de croissance extractive? Y avait-il un risque de transmettre le cancer?
A l'époque, on a utilisé ce marqueur sans trop savoir pourquoi. On ne savait pas grand-chose, on se disait que, peut-être, certains cancers pouvaient être d'origine virale et donc transmissibles. C'était en somme l'application du principe de précaution. On ne sait jamais, et d'une certaine façon, pour parler grossièrement, on ouvrait le parapluie.
C'était inutile" Comme nous ne savions pas, ce n'était pas illogique de se servir de ce marqueur et de rejeter les hormones de croissance extractives dans lesquels on décelait un taux anormal de cet antigène carcino-embryonnaire. Mais de ne pas le faire, je ne crois pas que cela aurait changé grand-chose.
Mais y a-t-il eu des cas de cancer transmis par la prescription d'hormones de croissance?
Aucun cas, à ma connaissance. D'autant qu'ensuite, les hormones de croissance étaient traitées et purifiées. Et toute possibilité de greffe de cellules cancéreuses est impossible. Mais je le répète, sur le plan de la précaution, c'était un état d'esprit général. On devait l'appliquer. On éliminait également les personnes susceptibles d'être atteintes de sclérose en plaques, car on se disait, là encore, que cette infection pouvait être d'origine virale. C'est tout. On ouvrait le pa